mercredi 29 novembre 2017

Et Vlog La Galère - Justice League

Il est là... LE film censé être le point culminant du DCU...
 
Qu'est ce que ça donne ? Et bien un sympathique fan film complètement boiteux.... 
 

vendredi 24 novembre 2017

Review : Fondu au Noir (Delcourt)

Ed Brubaker et Sean Phillips... Un duo dont les habitués du blog doivent se souvenir tant le fruit de leurs multiples collaborations a été traité, disséqué, analysé et porté aux nues de mes reviews. De Incognito à Fatale en passant par Criminal, la paire d'as a su à chaque fois confirmer son talent tout en se réinventant au sein du microcosme du comics à références 50's et 60's. Une touche de Pulp par ci, un soupçon de roman noir par là, chaque nouvel opus atterrit immanquablement sur ma wishlist.



Comme vous pourriez vous en douter, Fondu au Noir (The Fade Out en VO) nous plonge dans le monde du cinéma. Starlettes, paillettes et apparences trompeuses sont donc au menu du récit qui nous est proposé ici. Le Hollywood de 1948 et ses studios tentaculaires deviennent alors le cadre d'une sinistre histoire de meurtre dont peu de protagonistes sortiront indemnes.



Tout commence quand Charlie Parish, scénariste incapable d'écrire depuis son retour de la seconde guerre mondiale et servant de prête-nom à un de ses collègues blacklisté pour ses accointances communistes, se réveille dans une baignoire. Il ne se souviendra pas des détails de la soirée de la veille mais la découverte du cadavre d'une actrice étranglée dans la pièce voisine l'obligera bien vite à essayer de reconstituer les pièces du puzzle de cette nuit fatale.



Fondu au Noir prend donc place au sein d'un âge d'or se précipitant vers sa fin avec tout ce que cette dernière implique de décadence et de violence. C'est un film noir prenant place précisément là où le film noir est né. Relecture moderne et dessinée du Sunset Boulevard de Billy Wilder (film de 1950 qui a inspiré David Lynch sur Mulholland Drive, excusez du peu), la série nous balance tous les clichés du genre dans une oeuvre labyrinthique. La starlette au passé trouble, le scénariste alcoolique, l'acteur homme à femmes, les pontes des studios qui Weinsteinisent bien avant l'heure du #BalanceTonPorc...



J'aime les clichés. Les clichés sont comme autant d'amis qui nous rassurent, nous rappellent qui nous sommes et où nous nous trouvons. Ed Brubaker sait jouer de ces clichés et peint avec finesse une histoire dans laquelle le lecteur se plonge comme dans un bon roman de gare. Ici les films fictifs et personnages inventés croisent la route de la vraie vie à l'occasion d'une conversation ou d'une rencontre avec Clark Gable ou Dashiell Hammett.



C'est donc dans un univers connu que le scénariste nous balance ses personnages. Brodski, le chef de la sécurité du studio qui fait taire les scandales à coups de poing américain dans les dents. Dottie, la secrétaire à lunettes qui connait tout le monde et garde leurs secrets. Gil, le scénariste artiste balancé comme communiste au FBI et qui trouve une inspiration destructrice au fond d'une bouteille d'alcool ou dans la salle de jeux d'un tripot. Autant de visages auxquels les crayons de Sean Phillips donnent vie... même dans la rigidité de l'oeil d'un cadavre.



Toutefois, arrêtons nous sur Charlie. Protagoniste d'une intrigue dont personne ne veut qu'il soit le héros, il rejoint les rangs de tous les anti-héros Brubakeriens. Désabusé, brisé par les horreurs de la guerre, il cherche maladroitement à faire briller la lumière de la vérité dans le monde des salles obscures. Son enquête le mènera d'ailleurs au fond du trou au propre comme au figuré, à la poursuite d'un fantôme dans un enfer crépitant du flash des appareils photos au garde à vous sur le bord des tapis rouges.



Que dire de planches de Sean Phillips ? Elles sont tout simplement somptueuses. Il nous offre un Hollywood aussi sale et glauque que les âmes damnés qui y règnent alors que les innocents errent en quête de célébrités. Plus d'une fois, on s'aperçoit que les seuls "beaux" moments sont ceux apparaissant sur les écrans. Mensonges et réalité s'inversent donc dans une valse aux accents poisseux. Un effet de mise en scène qui culmine dans une conclusion à la fois peu surprenante mais terriblement réaliste. L'innocence est morte et on célèbre les faux semblants.



Lecture destinée à un public adulte, Fondu au Noir démontre encore une fois le talent d'Ed Brubaker. Un must pour les fans de comics inhabituels, de cinéma noir et blanc et d'histoires aussi noires que la nuit. Un conte sombre qui sent le tabac froid et le whisky bon marché.

 

mercredi 8 novembre 2017

VO-Day : Last Gang in Town (Vertigo)

Définition de "punk" dans le Larousse :
"Se dit d'un mouvement musical et culturel apparu en Grande-Bretagne vers 1975 et dont les adeptes affichent divers signes extérieurs de provocation (crâne rasé avec une seule bande de cheveux teints, chaînes, épingles de nourrice portées en pendentifs, etc.) afin de caricaturer la médiocrité de la société."
Pourquoi se donner la peine de vous faire ce petit cours de vocabulaire ? Parce que Last Gang in Town est clairement un comic-book punk. Et aussi parce que la musique punk et tous les sous-genres qui lui sont affiliés font partie intégrante de ma culture musicale. Vous me connaissez, je ne rechigne jamais à marier mes passions...
L'histoire nous narre la réunion de ses protagonistes sur un toit de Shanghai pour une cérémonie bouddhiste en 2018. Cependant, c'est 30 ans plus tôt qu'elle commence réellement. Londres, 1977 : Ava, ancienne criminelle du Swinging London ayant perdu son partenaire Charlie - une copie du Michael Caine de la grande époque des Alfie et autres Ipcress File - décide de monter une équipe destinée à réaliser le larcin le plus extravagant et audacieux jamais accompli. Ce gang sera composé de l'aussi acrobatique que chanteuse punk désabusée Joey, de son colossal batteur Billy et d'Alex l'orpheline reine du forçage de serrures et coffre-forts.


Ce que Ava attend de cette brochette de criminels rebelles est simple : remettre l'art dans le crime et le crime dans l'art. D'actes de vandalisme en revendications anti-establishment, ils attendent leur plus grand coup et pénétrer à Buckingham Palace n'est que le début. ils finiront par attirer l'attention d'une Reine Elizabeth - bien plus "destroy" que ce à quoi on peut s'attendre - qui lâche à leurs basques le terrifiant Mr. Croker.


Irrévencieux et brouillon, Last Gang in Town est une mise en abime de la musique punk. L'histoire part dans tous les sens et il souvent bien difficile d'en garder le fil. Cette impression est renforcée par la mise en page qui fourmille de centaines de détails, légendes, graffitis, mouches commentatrices qui détournent l'attention du lecteur. Si on ajoute à ça les références à la culture britannique qui arrivent telles des supporters de Chelsea dans un autocar, le scénariste Simon Oliver a vraiment de la peine à nous hameçonner à son histoire, du moins dans les deux premiers épisodes de la série.


Mais qu'à cela ne tienne, car la très grande force de Last Gang in Town c'est la folie et le talent (mais les deux ne sont ils pas liés ?) de l'artiste Rufus Dayglo. Ses planches sont d'un détail exemplaire sur les personnages. J'aurais pu me perdre dans les yeux de Joey ou contempler le glamour légèrement fané d'Ava pendant des heures. Toutefois, cette précision est associée à une totale anarchie des décors (dans lesquels Dayglo a mis plus d'un détail de sa propre vie), des costumes et même d'éléments qui n'ont rien à voir avec l'histoire (mais qui a écrit toutes ces répliques sur les bords des pages ???).

Une fois, n'est pas coutume, j'en profite pour saluer le travail de Giulia Brusco à la couleur. Jamais un Londres sinistre, froid et humide n'aura été aussi chatoyant et criard.


En défintive, l'histoire intéressante bien que pas transcendante de Last Gang in Town associé à son graphisme déjanté et pétaradant me laisse avec une question qui mérite d'être posée. Est-il possible que parfois le dessin enfonce le scénario au lieu de le tirer vers les sommets ?


jeudi 2 novembre 2017