mardi 12 septembre 2017

Review : Faith - Double et Faux Semblants (Bliss Comics)

Il existe une règle divine connue d'un petit nombre d'initiés dans cet univers : Si George Michael l'a dit dans une chanson, c'est cool. Quiconque se souvient des petites fesses de l'icône de la Pop moulées dans un jean plus serré que mon café du matin, ne pourra que hocher la tête avec entrain en acquiesçant quand je vous dis "You gotta have Faith" (Vous devez avoir Faith pour les non-anglophones).


Après un premier tome enthousiasmant qui regroupait la première mini-série consacrée au personnage, la revoilà dans les quatre premiers épisodes de sa série régulière.


Lancée dans une carrière solo de super-héroïne à L.A, Faith Herbert doit jongler entre sa lutte contre le crime sous le pseudonyme de Zéphyr et son métier de bloggueuse / journaliste sous l'alias de Summer Smith.


Sans rentrer dans les détails, la gironde psiotique va - dans ce nouveau volume - se découvrir une surprenante némésis avant de se lancer dans un team-up avec Archer pour stopper un voleur aux pouvoirs surnaturels dans une convention SF. Des aventures genre ordinaires pour un comics de super-héros, mais le grand avantage de Faith tient énormément plus à la personnalité de sa protagoniste qu'à l'originalité de ses histoires. En effet, à une époque bourrée d'anti-héros complexés et torturés, la fraîcheur et la candeur de Faith ont un véritable effet revigorant.



Car les scenarii de Jodie Houser s'emploient davantage à rendre Faith attachante qu'à nous raconter ses exploits. Elle est une geek et sa vocation de justicière lui vient en droite ligne des comics qu'elle lisait étant enfant. C'est pour cette raison que - lorsqu'elle rencontre son double - elle sait tout de suite qu'il s'agit soit d'un doppelgänger maléfique, soit d'un clone. Elle cite également Star Wars et passe des soirées à jouer aux jeux de rôles sur table...


Pourtant, Houser parvient à éviter le traitre piège du fan-service ! Les références servent véritablement à construire une complicité non pas entre la scénariste et son public, mais bel et bien entre la protagoniste principale et le lecteur.

Au-delà de son côté geekette, Faith est également une fille fleur bleue aussi romantique qu'elle est entreprenante. Elle se pâme pour les acteurs de cinéma tout en cherchant à approfondir sa relation avec Archer. Une fille de son époque qui s'invente une vie dans ses rêves tout en assumant la réalité. On est ici bien loin des clichés féminins du genre que sont "la déesse guerrière inaccessible" et "la demoiselle en détresse". En ce qui concerne le physique - pour celles et ceux qui se poseraient la question - ni les dialogues ni l'histoire n'y font la moindre référence... et c'est du génie ! Après tout, pourquoi devrait-on y accorder une quelconque importance ?


Porté par les planches de Pere Pérez et Marguerite Sauvage l'ensemble de l'album est graphiquement fluide. S'y alternent séquences réelles et oniriques dans lesquelles le trait girly et juvénile de Sauvage et les tons rose bonbons nous permettent encore une fois d'échapper à la morosité de beaucoup d'autres de nos lectures. Nul besoin d'en douter, on est dans la tête et dans l'univers de l'héroïne plutôt que dans celles des auteurs.



Véritable hommage au genre en ce qu'il a de plus classique et old school, tout en lui apportant une touche de modernité de bon aloi, Faith mérite de se hisser sur le même rang - voir même au-dessus - de la plupart des séries actuelles. Simple (pas besoin d'avoir des connaissances trop poussées de l'univers Valiant pour apprécier l'histoire) et divertissant, Bliss Comics nous propose LA série à suivre tant pour les aficionados que pour les novices désireux de trouver quelque chose d'original.

 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire