lundi 31 juillet 2017

Review : Le Procès de l'Incroyable Hulk

Vous me faites rire avec le MCU... Les univers étendus sur les écrans ça ne date pas d'aujourd'hui... La série The Incredible Hulk avait beau ne pas être un modèle de clins d'oeil et de références aux comics, force est de constater que deux des trois téléfilms qui ont suivi l'arrêt du feuilleton en 1981 ont eu le mérite de provoquer la rencontre entre le Géant de Jade et d'autres héros de la Maison des Idées. Si je me réserve Le Retour de l'Incroyable Hulk et son combat entre Thor et Hulk pour une review qui coincidera avec la sortie de Ragnarok, je ne pouvais pas rester une seconde de plus sans vous parler de sa suite sortie en 1989 : Le Procès de l'Incroyable Hulk.



Toujours en cavale à la recherche de la paix et d'un moyen de se guérir, David Banner (oui, oui... David Banner, Bruce n'est que son deuxième prénom dans la série) arrive dans une ville qui ne sera jamais précisément nommée (en tous cas, ce n'est pas New-York). Témoin de l'agression d'une femme dans le métro par deux malfrats qui viennent à peine de braquer une bijouterie, il hésitera à fuir avant de s'interposer et de se prendre une rouste qui le métamorphosera en son alter ego aussi vert que baraqué.



Après avoir sauvé la jeune femme, il s'enfuira mais sera rapidement rattrapé par la police qui lui passera les menottes. En effet, la victime potentielle qu'il a voulu aider témoigne en sa défaveur suite aux menaces des deux criminels protégé par leur patron : le mystérieux caïd du crime Wilson Fisk. Heureusement, David pourra compter sur son avocat lui-même décidé à tirer la ville des griffes de Fisk : l'aveugle Matthew Murdock.



Car oui mille fois oui, Le Procès de l'Incroyable Hulk constitue la première apparition live de Daredevil. D'ailleurs, Ben Affleck et Charlie Cox peuvent se rhabiller car ici le rôle de l'Homme sans Peur incombe à la star de Tonnerre Mécanique : l'acteur / chanteur / ange tombé du ciel Rex Smith. 



Voulu comme un backdoor pilot destiné à tester la viabilité d'une série - jamais produite - dédiée à Tête à Cornes, le téléfilm fera d'ailleurs la part belle au héros non-voyant qui s'avérera être le véritable attrait du métrage. Tout nous sera dévoilé de ses origines (la mort de son père, l'accident qui lui a donné ses pouvoirs, l'origine de son pseudonyme...) et instaurera les personnages secondaires de son univers. Bye bye Foggy, Karen Page et Ben Urich d'ailleurs qui seront remplacés par Christa Klein (l'associée de Matt), Al Pettiman (leur secrétaire) et le commissaire Tendelli (flic intègre allié du justicier). Toutefois, la présence du malfrat Turk rappellera quelques bons souvenirs aux fans.
 
Il est le seul à jouer l'aveugle sans porter de lunettes noires parce que... soyons frans... il a des yeux à se damner
De plus, même si le costume qu'il porte est bien loin de la version officielle, force est de constater qu'il est très proche de ce que John Romita Jr nous a proposé dans la mini-série Man Without Fear de Frank Miller (sorti 4 ans après le téléfilm) et du premier costume de la version Netflix du personnage. De là à dire que tout est lié, il n'y a qu'un pas...


Pour faire face au charisme solaire d'un Rex Smith qui sublime son jeu d'acteur en dehors des scènes d'action (un peu poussives, mais on ne peut pas tout lui demander non plus), il fallait un vilain d'exception. Bien que John Rhys-Davies - le Gimli du Seigneur des Anneaux et surtout le Professeur Arturo dans Sliders - cabotine à fond dans son rôle de Wilson Fisk, il est intéressant d'avoir fait de lui un maniaque du contrôle qui dirige ses troupes par écrans interposés. En effet, au delà de l'affrontement classique du Bien et du Mal, nous avons aussi une dichotomie entre l'aveugle et celui qui veut tout voir, tout filmer.

Par contre, lui il porte des lunettes noires...

Malheureusement, Le Procès de l'Incroyable Hulk n'est pas exempt de défaut. Au delà d'une réalisation (de Bill - David Banner - Bixby) très plate et des transitions de série télé, les fanas d'action survoltée risquent de bouder leur plaisir. En effet, les deux héros ne se croiseront que lors d'une scène au cours de laquelle le Géant de Jade viendra à la rescousse d'un Daredevil traquenardisé par les hommes du Caïd. Le reste des interactions consistera en un jeu de "Vous devez m'aider" / "Laissez-moi tranquille" entre Matt et David qui saura quand même s'inverser lorsque le justicier aveugle perdra quelques temps la foi en sa mission.


De même, le procès que nous promet le titre ne se déroulera que lors d'une séquence de rêve. David, terrifié à l'idée que le stress provoqué par un interrogatoire pourrait lui provoquer, imagine que le monstre en lui dévaste le palais de Justice. Toutefois, cette scène onirique sera l'occasion du tout premier caméo de Stan Lee en membre silencieux du jury. Quand je vous disais que Marvel Studios n'avait rien inventé...



Curiosité pour les complétistes de l'univers Marvel à l'écran, Le Procès de l'Incroyable Hulk reste cependant une tentative amusante et bien plus honnête que les super-productions actuelles de faire cohabiter les personnages de nos lectures. Le DVD sorti en catimini chez TF1 Vidéo en 2004 contient également quelques bonus sur les origines de Hulk et Daredevil à réserver aux néophytes. Habitués des bacs à soldes, je ne saurais que vous conseiller de vous procurer cette petite pépite pour un poignée de centimes. 


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