dimanche 31 mars 2013

Agent L7 - Vivre et Laisser Moisir

Vivre et Laisser Moisir

Ne jamais faire confiance! C'est une règle dans ce métier. On recrute un gars en freelance, on arrose quelques officiels, on soudoie la police locale, on corrompt l'armée, mais vous pouvez être sûrs qu'un petit malin voudra s'en mettre un peu plus dans les poches que les autres.

Santa Verde est l'état insulaire le plus pourri de la création. Un ersatz de Cuba qui pense pouvoir un jour jouer dans la cour des grands. Officiellement communistes, les Santa Verdiens ont du trouver d'autres moyens de faire chauffer la marmite: drogues, trafic d'armes, prostitution... L'île est vite devenue la plaque tournante de tous les vices et un paradis pour les touristes.

J'devais éliminer un politicien véreux qui couvrait un réseau de traite des blanches. De jeunes américaines étaient enlevées et, après un passage éclair à Santa Verde, on retrouvait leurs petits culs dans les bordels de la frontière mexicaine. Malheureusement -pour lui, ça va sans dire - il avait sans le savoir participé au kidnapping de la fille d'un mec auquel on devait pas toucher. La mission s'était déroulée avec sang-froid, minutie, diplomatie et barbarie. De quoi faire fonctionner un trafic d'organes pendant quelques mois...

Le D.E.A.D avait un contact qui devait me faire quitter le pays. Un ancien para ukrainien qui coulait une douce retraite en vivant de tequila et de pots de vin... J'suis allé en Ukraine une fois. C'est pourri. Il fait froid, les gens sont tous armés et ça sent le chou. Bref... ce chien m'avait vendu.

J'attendais le bateau qui devait me rapatrier lorsque cinq jeeps et un hélico de la police militaire ont déboulé. Des soldats en chemisettes vert foncé m'ont mis en joue. Y'en avait partout, comme des rats sur une carcasse de chat mort. Mes doigts me démangeaient mais je sais reconnaître quand une baston est perdue d'avance. J'aurais à peine troué la peau de dix de ses tarlouzes que leurs petits copains m'auraient transformé en passoire. J'avais assez vu Scarface pour pas vouloir en rejouer la scène finale.

*

Le système pénal de Santa Verde en est encore au stade médiéval. Non, pire! Au stade texan. Pas de jury, pas de d'avocat, pas de paperasse ni d'extradition qui tiennent. Juste un mec déguisé en juge qui vous annonce le verdict. Je devais être pendu un mois plus tard. En attendant, le gouvernement m'offrait un séjour all-inclusive à Pena Negro, prison monolithique dominant la côte sud de Santa Verde. L'enfer sur Terre à ce qu'on en disait. J'avais hâte de voir ça.

 

*

Quand vous arrivez en taule, les gardiens essaient toujours d'impressionner les petits nouveaux. Ils repèrent celui qui a la plus belle tête de rebelle et ils jouent les durs. Je débarquais en compagnie de voleurs de poules et autres mendiants s'étaient fait arrêter pour avoir voulu voler de quoi manger. C'était logique qu'ils me choisiraient moi. Les pauvres... J'étais pas là depuis une demi-heure qu'on m'avait déjà collé en isolement. Parait qu'il a fallu toute une équipe d'éminents proctologues pour retirer la matraque du gardien-chef de là où je l'avais mise.


 

J'ai rejoint le reste des taulards après une semaine passée au trou. Ici, on appelle ça la Cavidad Oscuro. Pena Negro avait été construite sur les restes d'un ancien monastère et on collait les fauteurs de troubles dans ce qui restait des cellules de méditation. "Cellule" est un bien grand mot pour désigner un trou poisseux avec une grille en fer forgé rouillée pour toit. A marée haute, la mer venait me rendre visite et des cafards gros comme le poing aussi affamés que moi essayaient de me boulotter les orteils quand je fermais l'oeil. M'en foutais! C'était ça qui était censé me faire rentrer dans le rang? Je ne pensais plus qu'à une seule chose: combien de vieux moines ventripotents s'étaient tirés sur le poireau ici-même?

Le directeur pensait peut-être m'avoir mis au pas, mais il se trompait. Il restait trois semaines avant mon exécution. Un jour, au réfectoire, un gus a voulu me taxer mon assiette de frites. Sans doute qu'il voulait me montrer qui était le boss. A croire que personne avait compris. Bref... je venais de bouffer de la vermine crue cinq jours de suite. Je lui ai envoyé mon plateau dans la tronche. Un nez qui se brise fait le même bruit qu'un pneu qui éclate, le sang en plus. J'étais en train de manger mes frites en les trempant dans le simili de ketchup qui pissait du pif de mon nouveau pote quand les gardiens s'ont venus m'embarquer.

J'ai été trainé jusqu'au bureau du directeur. Autant dire qu'il était furibard ce vieux tas de saindoux au parfum de cigares de contrebande. Faut le comprendre, il est payé en fonction du nombre de ses ouailles. Au rythme où j'étais parti, son train de vie allait vite dérailler. En plus, à Santa Verde, un directeur de prison qui fait mal son boulot peut bien vite se retrouver derrière ses propres barreaux. Vous parlez d'une pression!

- J'ai avancé ta date d'exécution, m'a-t-il annoncé. Tu seras pendu demain à l'aube, hijo de puta!

- D'accord, ai-je répondu. Ça me laisse toute la soirée pour me casser d'ici. D'ailleurs, j'ai un plan.

Les gardiens crurent à une bravade. Bande de cons!

- Et j'en profiterais pour vous faire la peau! ajoutais-je en sortant.

Comme si le D.E.A.D, mes employeurs, allait laisser leur meilleur agent de terrain moisir au fond d'un remake de Midnight Express mâtiné de West Side Story... Quoique... Après tout, ils en étaient bien capables ces salauds.

J'ai pas eu longtemps à attendre pour savoir enfin dans quelle estime j'étais tenu par mes patrons. Je roupillais peinard dans ma cellule quand j'entendis des coups de feu et le bruit de mixer des pales d'un hélicoptère. Le plus doux réveil-matin que je connaisse! Des cris déchiraient la nuit. Mes codétenus étaient déchainés. Un mur explosa, couvrant le carrelage de tripailles en provenance des gus qui avaient eu le malheur de se trouver trop près de l'explosion. Les barreaux de ma cellule ont volé en tous sens comme un jeu de mikado. Quatre mecs en tenue de commando ont déboulé autour de moi dans un nuage de poussière. J'aurais reconnu le petit cul rebondi du chef du groupe en une seconde.

- Ivana...

- Commandant Bridge! rectifia-t-elle.

- Désolé.

- Tes "vacances" t'ont fait oublier la discipline on dirait.

- Des vacances? Ouais, c'est un vrai Club Med ici... les tentatives de viol sous les douches en supplément.

Elle sourit. Allez savoir pourquoi. Cette gonzesse doit bien être ce qui se fait de plus pervers et détraqué parmi la gente féminine. Comme moi, sauf qu'elle a des nichons.

- T'as quand même foutu une belle merde, soupira-t-elle.

- On a déjà fait pire.

- Oui, mais ça n'a jamais été à moi de venir de tirer toi-même de la fosse à purin où tu t'es enlisé. Le personnel compétent ça ne se remplace pas comme ça, figure-toi.

- En parlant de personnel compétent... y'a un dernier tit truc que je voudrais faire avec qu'on se casse d'ici.

Mon évasion avait été le coup d'envoi d'une émeute digne de "Haute Sécurité" avec Stallone. Les quelques matons qui n'avaient pas encore fini en torche humaine avait fui Pena Negro comme si tous les démons de l'enfer leur collaient aux basques. Des dizaines d'assassins, de violeurs et de détraqués qui n'avaient que peu de choses à m'envier battaient maintenant la campagne à la recherche de chair fraiche. Y'avait des cadavres et des mourants dans tous les coins. Les prisonniers trucidaient tous les gardes qu'ils croisaient et les gardes qui étaient suffisamment armés dézinguaient tout ce qui ne portait pas un uniforme marron. J'avais récupéré un flingue et une hache dans un local incendie où l'infirmière finissait de se vider de son sang et je suis allé défoncer la porte du dirlo. Ce tas de saindoux suintant tremblait comme une loque, accroupi derrière son bureau. Il chialait ! C'était presque drôle. Ses larmes et sa transpiration trempaient sa chemise. La pièce schlinguait la peur, à croire qu'il s'était fait dessus. Son regard paniqué se posa sur moi.

- Vous me remettez ? dis-je.

- Madre de Dios...

Son visage couleur de brique vira au blanc. Là j'en étais sur. Il venait de se chier dessus.


mercredi 27 mars 2013

Review : Death - La Vie n'a pas de Prix (DC Vertigo)

Il était une fois un blog BD qui avait une mission : vous parler de séries courtes et cools. Son rédacteur s'était juré sur la tombe de ses parents qu'il mènerait une croisade sans fin contre le crime.... qu'il vous éviterait des années de continuité et des suites à ne savoir qu'en faire. Malheureusement, sa passion dévorante pour les comics lui a quelque peu fait perdre cette note d'intention de vue et il a souvent négligé le côté "court" au profit du côté "cool". N'ayez crainte sidekicks néophytes car cet article va vous rappeler la raison première pour laquelle vous êtes ici.

 
Joséphine Ange Gardien : Parfait exemple de série "courte"

Les brocantes et marchés aux puces sont des lieux surprenants. Un monde à part avec ses codes, ses us et ses coutumes. Le brocanteur aguerri peut y trouver son bonheur, le clou d'une collection, l'aboutissement d'une quête menée depuis des années ou tout simplement une bonne affaire. C'est ce qu'il m'est arrivé pas plus tard que le week-end dernier lorsque je découvris entre deux magazines un album qui - s'il n'est pas d'une rareté extrême - n'a pas connu des rééditions ces dernières années.

Je tire mon chapeau à tous les brocanteurs

Death : La Vie n'a pas de Prix (ou Death : the High Cost of Living) est une mini-série en trois épisodes publiée par la branche Vertigo de DC (tout comme Watchmen ou Hellblazer, ce qui suffit à vous indiquer à quel point il faut kiffer cette branche) en 1993. Le scénario est l'oeuvre du génialissime Neil Gaiman (auteur de comics à succès et romancier complètement énorme) et se veut un spin-off de sa série Sandman (également publiée sous le label Vertigo). Les dessins sont de Chris Bachalo (qui officie ces jours-ci du côté de Marvel, notamment sur Uncanny X-Men) aidé de Mark Buckingham. Maintenant que les présentations sont faites, accrochez vos ceintures pour un conte moderne, une fable sur la vie et la mort.

Sexton Furnival est un adolescent qui, comme beaucoup de ses congénères, pense beaucoup à la mort. Non pas qu'il soit dépressif ou qu'il soit particulièrement excité à l'idée de se trancher les veines, le jeune homme a juste l'intime conviction que la vie ne vaut pas d'être vécue. Il ne croule pas sous les amis et pour lui l'amour n'existe pas. Perdu dans ses réflexions philosophiques, il rencontre la jeune Didi, adolescente excentrique dont la famille est morte et qui prétend être la Mort.

Car oui, comme Rencontre avec Joe Black nous l'avait appris, la Mort peut prendre des vacances de temps en temps. Ici, c'est tous les 100 ans que La Faucheuse descend pour une journée parmi les êtres qu'elle acceuille le reste du temps dans son étreinte glacée. Sommée par une sorcière de lui retrouver son coeur perdu, Didi entraine alors Sexton dans un périple nocturne à travers New York au cours duquel menaces et épiphanies les guetteront à chaque pas.

 
Et des questions existentielles aussi...

Et oui, pas de super-héros ni de violence exacerbé dans cet album. Juste un adolescent mal dans sa peau qui ne peut s'empêcher d'être attiré par celle qu'il recherchait depuis si longtemps : La Mort. Une poésie se dégage des conversations entre les deux protagonistes sans jamais tomber dans une morbidité dans laquelle il eut été facile de se complaire. Les planches sont colorées et les personnages attachants même lorsqu'ils ne sont que des seconds rôles, voir même des figurants !

Et oui, j'avais pas fait la blague du chapeau sans une bonne raison

Et c'est pour moi la force des oeuvres de Neil Gaiman. Pour ceux qui auraient lu Neverwhere ou encore American Gods (dans lequel Didi fait une apparition à ce propos), ils sauront que l'homme est un conteur. On ne se reconnait pas forcement dans ses personnages, mais on sait au fond de nous-mêmes qu'on réagirait exactement comme Sexton, partagé entre l'attirance qu'il ressent pour cette petite gothique frappadingue et la conviction qu'elle est sévérement ravagée du bulbe et qu'il faut s'en éloigner. Du coup, toutes les remarques de la jeune fille lui vont droit au coeur et le ramène à sa condition de mec bien qui préfère se dire que la vie est nulle plutôt que de la prendre à bras le corps (sa vie hein... pas La Mort) pour en faire quelque chose digne d'être vécue.

 

Je concluerais bien cette article en vous disant pour quelle somme dérisoire j'ai obtenu ce magnifique album, mais comme la Vie du titre, les bons comics n'ont pas de prix.

dimanche 17 mars 2013

Review : Mass Effect - Redemption

(Je ne pensais pas chroniquer un nouveau comics Mass Effect si vite...alors pardonnez-moi si les blagues ne sont pas à la hauteur cette fois-ci).

 
 

 Comment un troisième tome peut il sortir aussi vite alors qu'on avait attendu pas loin d'un an entre les sorties de "Evolution" et "Invasion" ? Tout simplement avec un changement d'éditeur ! Alors que les deux premiers albums étaient sortis chez Delcourt, celui-ci est publié dans la ligne "Fusion" de Panini Comics. Changement ponctuel ou durable ? Mes meilleurs espions galariens sont sur le coup.

 

Les habitués du blog et des émissions savent ce que j'ai toujours reproché aux adaptations du jeu vidéo de Bioware en bandes dessinées : elles sont réservées aux fans hardcore de la série ! Ce troisième album n'échappe pas à la règle mais a au moins le mérite de faire intervenir des personnages jouables de Mass Effect 1 et 2, notamment son héroïne : le docteur-archéologue-biotique-asari-informatrice-bi curieuse Liara T'Soni !

Située entre l'intro et le début de Mass Effect 2 (nan c'est pas la même chose), l'intrigue est centrée sur la recherche menée par Liara pour retrouver la dépouille du Commandant Sheppard. Sa quête la mènera à négocier avec Cerberus, l'Homme Trouble et donne plus de background au DLC de Mass Effect 2 : Le Courtier de l'Ombre. Sa rencontre avec Feron, sa haine du Courtier et son envie de les retrouver tous deux apparaissent moins "factice" que dans l'add-on du jeu.

Miranda Lawson : la seule femme avec qui j'ai couché deux fois.... dans Mass Effect

Dans le domaine des "petits nouveaux au casting" : Feron débarque après son apparition prétexte dans ME2 et on découvre enfin ce personnage et ses motivations. Toutefois, la palme du charisme revient à Tazzik, le tueur-homme de main du Courtier de l'Ombre qui nous montre que les Galariens peuvent vraiment avoir l'air badass !

Il a pas une gueule de porte-bonheur

Oui, je continue à dire "Galariens"... tout comme je continuerais à dire "Butariens". Les petits soucis de traduction que j'avais notés dans "Invasion" se retrouvent dans "Rédemption", mais ça commence à ne plus avoir vraiment d'importance. Par contre, petit point négatif : les références aux Récolteurs qui sont deviennent les Collecteurs dans une seule et unique bulle... Je sais que je pinaille, mais le fan de comics, de Mass Effect et diplômé en traduction que je suis se devait de la noter.

Essai de traduction foireuse :
"Attention Fernand, nous sommes poursuivis par des chasseurs de Cerbère"
 

Et pour finir sur une note plus sympathique : j'ai seulement compris avec ce tome pourquoi les comics proposaient toujours des histoires sur des persos secondaires et jamais sur le Commandant Sheppard : IL/ELLE N'A PAS DE VISAGE ! Bah oui, dans la bd, deux mercenaires discutent en regardant les restes de Sheppard et l'un d'eux dit "Il en reste si peu, on sait même pas si c'est un homme ou une femme !". Tout l'album est adressé de la série, mais là... on atteint quelque chose d'autre : tous les joueurs ont eu leur version de Sheppard (et je suppose que beaucoup d'entre vous lui ont claqué une moustache-guidon parce que c'est cool) et on peut se projeter dans la page en se disant "Bah oui, c'est MON Sheppard qui est dans ce cercueil !"

L'essence du perso de Sheppard, c'est la moustache guidon
Tout les Sheppard-lovers du monde s'accordent à le dire

"Plus ça change plus c'est la même chose" dit un vieux dicton... Les comics Mass Effect se suivent et ne se ressemblent pas, mais je me sens incapable de les conseiller à des noobs de l'univers concilien. A reserver aux fans - hardcores ou pas - en définitive.

 

jeudi 14 mars 2013

VO-Day: The Crow - Skinning the Wolves (IDW Publishing)

Il y a longtemps, les gens croyaient que quand quelqu’un meurt, un corbeau emporte son âme jusqu’au pays des morts. Mais il arrive parfois quand des choses trop horribles se soient passées que l’âme emporte avec elle une immense tristesse et qu’elle ne puisse pas trouver le repos et quelque fois, mais seulement quelque fois, le corbeau peut faire revenir cette âme pour que le bien reprenne son droit sur le mal.

Admettons-le... la plupart d'entre nous connaissent surtout The Crow pour ses adaptations cinématographiques allant du pure génie (The Crow d'Alex Proyas avec le regretté Brandon Lee) au nanar cosmique pas poétique pour un rond (euh... les autres ?). Qu'en est-il du comics ?

James O'Barr a scénarisé plusieurs séries qui, si elles mettent en scène de nouveaux personnages à chaque fois, fonctionnent sur un schéma similaire : la quête de vengeance d'un mort ramené à la vie par le pouvoir du Corbeau qui va traquer ses bourreaux. C'est cette continuité dans la différence qui fait la force de l'oeuvre.

Publié en fin d'année 2012 chez IDW, The Crow - Skinning the Wolves tranche sur les séries précédentes sur plusieurs points :

 

- Le style graphique : les dessins de Jim Terry donnent une esthétique plus "comics" et moins "roman graphique" à la série. Tantôt "cartoony", tantôt sombre... les puristes crieront peut-être à la dénaturalisation de l'oeuvre, tandis que les néophytes y trouveront peut être leur compte et commenceront à se tourner vers les autres séries.

- Le cadre est innovant. L'histoire se situe dans un camp de concentration nazi en pleine deuxième guerre mondiale (je précise parce que tout le monde sait que dans les comics, on peut  trouver des nazis à n'importe quelle époque). Un homme fou descend du wagon où s'étaient entassées plusieurs dizaines de Juifs et attaque plusieurs gardes avant d'être abbattu par les soldats allemands. Mais est-il vraiment mort ou l'était-il déjà depuis plusieurs années ?

La vengeance de cet ancien interné ramené à la vie par le Corbeau va alors s'exercer sur ses tortionnaires nazis avec une violence exarcerbée. Là où d'autres opus du revenant vengeur laissaient une impression de mélancolie poétique, ici c'est la rage qui prédomine l'action.

Que dis-je "l'action" ? L'histoire en elle-même ! Cette dernière reste minimaliste, ne nommant jamais ses protagonistes et retraçant le drame de son héros dans de très courts flash-backs dans des cases en noir et blanc qui arrivent à se démarquer du récit aux teintes grisâtres.

En conclusion, une mini-série dense qui de par son graphisme et sa courte vie (trois épisodes) devraient attirer de nouveaux lecteurs, plus habitués au comics traditionel, vers l'univers vengeur de James O'Barr.

See you soon sidekicks !



dimanche 3 mars 2013

En mode "Super Castor" : X-Men : Days of Future Past

A l'heure où le monde des fans français de comics est secoué par la révélation de la présence d'Omar Sy dans le prochain opus de la saga X-Men au cinéma. Fun en Bulle a décidé de vous faire un rapide résumé de l'arc narratif dont ce nouveau film tire son sous-titre : Days of Future Past.

Dixième fois que je sors la blague, mais j'espère qu'Omar sera Unus l'Intouchable

Remontons à l'année 1981. Les X-Men viennent d'enterrer Jean Grey/Phénix pour la première fois, Cyclope quitte l'équipe et Wolverine change de costume. Comment passionner le lecteur qui vient de se prendre coup sur coup des sagas astronomiques et cosmiques ? Avec des sagas temporelles bien sûr !

 

Dans un futur apocalyptique où les Etats-Unis sont sous l'emprise des terribles Sentinelles (des robots chasseurs de mutants) et où une majeure partie des super-héros et super-vilains ont été exterminés ou emprisonnés dans des camps, les derniers membres des X-Men (Wolverine, Tornade, Colossus, Magneto, Kitty Pryde, Rachel Sumers et Franklin Richards) décident que le seul moyen de sauver le monde et de remonter dans le temps pour empêcher l'événement qui a provoqué l'avénement de cette ère de ténèbres : la création de Skynet... l'assassinat du Sénateur Kelly par la Confrérie des Mauvais Mutants de Mystique. Oui... Le Sénateur Kelly... le mec que la Confrérie tue dans le premier film X-Men...

Ouais... ce mec là !
Ouais... il a été tué par ce mecs là !
 

L'histoire se déroule en parallèle entre le "présent" - où une Kitty Pryde agée prend possession de son alter-ego plus jeune pour prévenir les X-Men de la catastrophe à venir - et le "futur" où les derniers X-Men tentent un dernier assaut contre la place forte des Sentinelles.

 

Et c'est cette partie futuriste qui a plu aux lecteurs. Voir nos héros se faire zigouiller les uns après les autres dans une tentative désespérée de changer l'univers. Désespérée, car l'univers Marvel a une loi immuable concernant les voyages dans le temps : on ne peut pas modifier le passé de son propre monde, on peut juste créer un univers alternatif. Pas de bol pour nos X-Men, mais avouez qu'on évite quand même un paquet de paradoxes temporelles et que c'est pas plus mal parce que ces choses peuvent détruire l'univers !

Hypothèse la plus pessimiste, je vous l'accorde...

Days of Future Past n'était peut-être à la base qu'un arc de deux épisodes mais a longtemps eu des répercussions dans les séries mutantes. Rachel Summers, la fille alternative de Cylope et Jean Grey a fini par rejoindre l'univers Marvel "officiel" et fait toujours partie des X-Men. Le Wolverine aux tempes grisonnantes du futur a fait son apparition dans quelques épisodes des Exilés et c'est aussi de cette ligne temporelle que viennent les terribles Nemrods qui ont fait suer les mutants dans "Second Coming".

Tu possèdes une règle et une équerre ? Alors toi aussi, tu sais dessiner Nemrod
 

Qu'attendre de l'adaptation cinématographique ? A vrai dire, pas grand chose... car adapter cette saga telle quelle serait comme si on faisait un film à partir de la dixième ligne de cet article : incompréhensible si on a pas une vue d'ensemble. La présence au casting de James MacAvoy/Patrick Stewart et Michael Fassbender/Ian MacKellen au générique laisse présager que le métrage nous proposera effectivement du voyage dans le temps, mais il est encore impossible de savoir ce qui nous attend effectivement.

Est ce que remonter le temps pour coucher avec soi-même dans le passé, c'est gay ou c'est comme de la masturbation ?
 

Il ne nous reste plus qu'à l'apprendre dans un jour futur... ou peut-être même un jour passé !

Have faith les Sidekicks !